COLETTE SANCY

 

Eh bien oui, retour à la case départ! Moi aussi je suis devenue prof dans le secondaire supérieur… Français, puis Morale…Mais vers la fin de la “carrière”, comme on dit, j’ai renoué avec une passion adolescente abandonnée pour des raisons diverses et toujours regrettée: la musique et le chant.

 

J’ai créé il y a vingt ans et dirige un groupe vocal polyphonique a cappella “Les Voix des Garennes”, spécialisé dans le chant de tradition orale surtout italien et français.

 

 

 

Car comme l’affirme une de mes “maîtres à chanter”,la chanteuse lyonnaise “Trad” Evelyne Girardon: “ Chanter, c’est toujours mieux que de ne pas le faire…”, Et puis, dans le chant de tradition orale, c’est l’histoire et les émotions des peuples qui s’expriment au quotidien et cela m’a toujours passionné.

 

Mes souvenirs de l’ARA sont mitigés, comme pour beaucoup, j’imagine…

Je n’ai jamais beaucoup aimé l’école… (ni l’athénée, ni l’unif, à part le primaire au “Karrenberg” qui appliquait à l’époque les méthodes “Freinet”… Les instits avaient un totem et on les tutoyait, l’instit de sixième “Sahi” et le Directeur “Taa” faisaient partie de la troupe théatrale des “Comédiens Normaliens”, ils faisaient du théâtre en donnant cours et on les adorait!)

Mais même s’il est paradoxal, après cet aveu, d’avoir fait carrière dans l’enseignement, cela m’a bien servi dans mon boulot de prof, à comprendre et aider au mieux les nombreux élèves en “rupture de ban”, mais non, par contre à supporter le poids parfois insupportable de l’Institution!

 

J’ai d’excellents souvenirs des copains de l’époque, proches comme Evelyne, Lucie, Claudine, Nadia, Jean , Marc ou Alain mais aussi des autres, moins proches peut-être mais que je me réjouis d’autant plus de redécouvrir après tout ce temps!

 

Il y eut aussi des moments de grâce inoubliables: merci Mademoiselle Puttemans, Madame Bingen et Monsieur Tordeur ! Ce n’était pas une question de contenu: je serais bien en peine de m’en souvenir. C’était surtout une communion d’émotion face à quelqu’un de passionné qui parvenait à la faire passer (la passion) et avec elle cette vibration collective, cette curiosité enthousiaste qui est le sel de la vie. C’est seulement dans des moments comme ceux-là que l’école réusssit enfin son coup, mais ils sont de plus en plus rares, malheureusement… Comment demander aux profs d’être passionnants quand on les traite comme on les traite, comment demander aux élèves d’être enthousiastes quand l’école ne leur apparaît, pour la plupart, que comme un instrument de sélection supplémentaire, coupé de leur vie, et qui les mène presque inexorablement au chômage ? (voir mes réponses au questionnaire de Marc). Bien, assez d’amertume, mais vraiment, je trouve que par rapport à aujourd’hui, l’expression stéréotypée des vieux que nous sommes “c’était le bon temps…” est d’une vérité implacable!

Mais heureusement, l’humour garde sûrement ses droits à l’école, comme autrefois! :

 

Anecdote?

 

Celle qui m’a fait le plus rire!

Nous avions brossé collectivement par jeu le cours de Français en se tassant tous dans une salle au sous-sol… Au bout d’une demi-heure, la porte s’ouvre avec fracas sur un Van derperre furibard… Silence de mort… Puis une petite voix s’élève (André Maréchal) “ Y a pas d’absents, M’sieur ! “

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