Guy Meulemans ¨¨

 

 

Mon souvenir personnel des années à l'ARA est celui de nombreux chahuts et blagues pas toujours du meilleur goût qui m' ont valu quelques punitions et retenues ainsi que des cotes plus que moyennes en éducation.

Je me souviens des 150 pétards qui ont éclaté en cinquante minutes de cours avec la remplaçante de Lemoine. Les derniers ont éclaté lorsque Nève qui était préfet est entré en claquant violemment la porte faisant exploser les derniers qui étaient coincés dans le chambranle...Les cours de français où nous soumettions le maquillage de Mademoiselle Detaille à rude épreuve en refusant d'ouvrir une fenêtre dans ces baraques surchauffées en début d'été attendant patiemment que la transpiration transforme le maquillage étudié en masque de carnaval. Le jour où nous nous sommes cachés tous ensemble dans un local préfabriqué pour brosser le cours de français : c'est Ragheno ou Vandenperre qui nous a découverts 5 minutes avant la fin présumée du cours, Maréchal annonçant lorsque le surv. a ouvert la porte: y a pas d'absents...Le bocal d'eau de mer de pikelpot  contenant des mollusques, que nous avions caché dans le pupitre professoral d'un local situé près du secrétariat et de la salle des profs laissant le temps d'un w.E. prolongé la chaleur transformer les moules en une bouillie infâme dont l'odeur écartait de la salle des profs les plus courageux d'entre eux. Les interros de pikelpot subtilisées au moment où la cloche retentissait puis ensuite déchirées et jetées dans les wc. Les affrontements entre Maréchal et Baudewijns: Maréchal sortez...NoN! jusqu'au jour où l'un de nous, Maréchal si je ne me trompe a produit de l'H2S dans son banc. Dès qu'il en a senti l'odeur, Baudewijns a quitté la classe en interdisant d'ouvrir une fenêtre sous peine de renvoi et il s'est installé dans la cour pour nous surveiller...

C'est vrai nous n'étions pas très disciplinés. Toi qui habitais près du rond-point où nous attendions le tram, tes oreilles doivent encore retentir du bruit des détonations des boîtes d'allumettes remplies de chlorure de potasse et de souffre que nous déposions délicatement sur les rails de tram ou entre les "bras" des aiguillages.

A vrai dire j'ai un peu peur de rencontrer certains de nos anciens profs (Detaille par ex) car je me demande quel souvenir nous leur avons laissé...peut-être que cela serait intéressant de les faire parler... .

Je me rappelle aussi de Viré qui avait une sacrée réputation. Il était grand et maigre et l'on racontait en effet qu'il souffrait d'ulcères à l'estomac, affection qu'il aurait contractée en captivité durant la guerre et qui lui avait valu plusieurs interventions chirurgicales. Il inspirait de la crainte à tous les élèves.

Ces souvenirs représentent une partie de notre patrimoine commun même si tous n'étaient pas des sales kets... L'expression est pleinement justifiée en ce qui me concerne et le préfet des études n'a pas manqué de le dire à mon père en lui faisant part de son étonnement de ma réussite en première candidature.

 

D'autres souvenirs me viennent à l'esprit:

Sarot: je pense me souvenir qu'elle a débuté à l'ARA en donnant également des cours de physique? Dans les brumes de ma mémoire,il me revient qu'elle nous donnait cours à la dernière heure le samedi et qu'elle était très pressée de partir car elle avait peur de rater son train pour Peruwelz. Elle nous demandait de rapporter le matériel de Baudewijns et Schneider s'empressait de répondre à sa demande. Si tu te souviens si bien de Vranckx (je ne connaissais pas l'épisode que tu m'as raconté, j'aurais aimé le voir à genoux car cela correspondait peu à sa personnalité.-.(ndlr voir souvenirs Nadia- ), je n'oublierai jamais Sarot , non pas du fait de ses longs ongles qu'elle avait peur de casser en écrivant au tableau mais bien parce qu'elle m'a busé intentionnellement l'année qui précédait la rhéto. Elle a même téléphoné à mon père pour le prévenir qu'elle s'était arrangée pour me mettre en échec d'un demi-point sur 675 prétextant que j'étais trop fainéant et qu'il fallait me donner une bonne leçon avant la rhéto. De fait, elle n'avait pas tort car j'en faisais le moins possible. Un dernier détail en ce qui la concerne, elle est allergique aux escargots à l'ail; je me souviens qu'elle est arrivée un samedi dans un piteux état et se plaignant de l'indigestion qui l'avait frappée durant la nuit suite à un repas pris au restaurant.

Detaille: elle avait l'habitude de couper les mots lorsqu'elle lisait un texte. Grâce à elle, je me rappelle même d'une phrase d'Athalie de Racine: "Mathan (TE, ajoutait Alain Paron) est un grand CU, un grand Curé... j'ai une grande culture littéraire grâce à elle.

Tordeur: était plus intéressé par Spirou que par son cours. Chaque mercredi ou jeudi? il se marrait devant toute la classe en lisant son hebdomadaire favori et il ne se gênait pas pour nous dire qu'il fallait être cultivé pour tout comprendre...Je n'ai jamais apprécié ce petit bonhomme qui avait ses chouchous ...

Bingen: peu de souvenirs mais avant elle nous avons connu Rousseau, une armoire à glace ardennaise. Je me rappelle sa première entrée en classe, la porte s'ouvre, il entre un cartable dans la main droite qu'il envoie dans les airs et qui atterrit sur le pupitre professoral. Il ferme la porte et place la main gauche sous le premier banc qu'il soulève à hauteur d'épaule et laisse retomber bruyamment. Il regarde la classe et dit "Je m'appelle Rousseau!". Autant dire que personne n'a jamais chahuté à son cours.

Lemoine: une brave, elle s'est mariée avec un vétérinaire installé à Auderghem. Si je ne me trompe, elle a eu des jumeaux. Durant son congé de maternité, elle a été remplacée par la prof aux pétards qui s'était attirée les foudres de toute la classe en raison d'un manque évident de psychologie. Lors de sa première leçon, elle avait annoncé: prenez une feuille de papier, Dictation:" King Charles and the robbers" Personne ne savait ce qu'étaient des robbers et son accent nous a tous déroutés. Pour son malheur, elle a coté cet exercice et la moyenne de la classe était aux alentours de 3/10. Avec sadisme, elle a annoncé que les cotes de la dictation compteraient pour le bulletin!... Qui sème le vent récolte la tempête, après l'épisode des pétards, elle a quitté l'ARA en pleurs. Je m'interroge encore aujourd'hui sur la suite? de sa carrière professorale.

Commentaire de Claude Szpirer « je me souviens très bien d’une heure de cours avec la remplaçante de Lemoine ;on était tous réunis dans la « salle d’études »,les billes et les boules puantes..et puis je ne sais plus qui a retiré la chaise d’Emmy Verelst au moment où elle se levait , et elle s’est cassé le coccyx en voulant se rasseoir je me demande si ce n’était pas un coup des frères Denisty(Claude Szpirer)

 

Vranckx: un vieux célibataire, cultivant la cigarette et noyant sa solitude dans la bière. Il avait une vieille voiture (Mercedes ?) crasseuse, les moisissures avaient envahi ses sièges. Jamais en règle au point de vue administratif, il disparaissait aux toilettes quand l'inspecteur de flamand arrivait,  il réapparaissait après avoir complété ses papiers... S'est subitement humanisé et s'est transformé en prince charmant séducteur à l'arrivée d'une jeune et jolie prof de flamand (je crois) avec laquelle il s'est probablement marié. Le vieux chien sans collier avait trouvé son maître ou plutôt sa maîtresse. Chaque fois que je vois le chanteur Arno, je pense à lui.

Renier: un lord anglais qui donnait des cours particuliers (pas à moi, mes parents n'auraient pas su les payer) pour s'offrir le dernier costume en tweed acheté dans la City. Impressionnait fortement

Voila en vrac mes souvenirs de l'ARA.

 

 



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