Ouh, tu n’as pas peur des questions-bateaux, toi, Marc, mais à tout prendre, je préfère y répondre, même partiellement, plutôt que d’égrener les détails plus ou moins croustillants de mon existence!

 

La mixité ? Vaste question… En bref, je pense que la réponse dépend en grande partie des priorités qu’on met dans l’éducation scolaire. Si on envisage l’école uniquement en fonction des apprentissages et de l’ascenseur social qu’elle constitue, alors, parfois, la mixité peut perturber le jeu. Certaines féministes pronaient l’enseignement non mixte pour permettre aux filles de s’exprimer plus librement, d’échapper aux rapports de force masculin/féminin. Peut-être… mais ces rapports de force existent aussi à l’intérieur d’un même sexe. Si, par contre, on privilégie l’école comme lieu de socialisation, rapports entre”pairs”, qu’ils soient filles ou garçons,, alors, vive l’enseignement mixte!. D’autant que l’espace d’échange social réel (et non virtuel) se réduit de plus en plus dans notre monde qui s’emballe. Alors, de grâce, laissons aux jeunes un terrain de jeu social où copains et copines pourront apprendre à gérer l’état de leurs hormones et de leurs sentiments. Il leur sera toujours bien temps d’être en compétition effrénée dans la course à l’emploi!

 Argument supplémentaire: Aujourd’hui, l’école a abandonné son rôle d’ascenseur social, elle n’en a plus les moyens. Ceux-ci ne suffisent même pas à gérer les inégalités et la faute n’en incombe sûrement pas à la mixité. Ce qui m’amène à répondre à ta troisième question, et par ricochet à la deuxième.

 

Le système social qu’on connaît à présent sacrifie ses jeunes et leur éducation sur l’autel de la course à la croissance, qui se résume me semble-t-il par l’appauvrissement du plus grand nombre. Il suffit de penser à l’état de délabrement des écoles, au manque de plus en plus cruel d’enseignants, mal payés, malmenés à tous les échelons, aux frais de plus en plus élevés que coûte aux parents la scolarité de leurs enfants… C’est assez lamentable. Ce n’était pas le cas en 1960; même, si la situation n’était pas idyllique, il y avait un avenir après l’école et elle nous y préparait. Nous étions sans doute pleins d’illusions mais, à tout prendre, je préfère de loin cela

au regard tristement désabusé qu’on remarque aujourd’hui tant chez les élèves que chez les profs.

Bon, je m’arrête là … à suivre peut-être dans la discussion le 2/10, entre autres sujets peut-être plus souriants? A très bientôt,

 

Colette Sancy.

 

 

P.S. Je partage à 100% les réserves émises par Claude à propos de l’avis de Leonard Sax

 

 

 

 



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